samedi, mai 27, 2006

Recette de poisson


Comment préparer un plat de poisson, Recette simple au demeurant, car elle demande comme ingrédients : Du poisson…….. Mais bon le poisson, on ne l’achète pas chez le poissonnier, ici on va le pêcher. Donc voici la marche à suivre : Trouver une bande de copains, deux ou trois suffisent, dont un a une petite barque à moteur, comme celles qu’on trouve sur les bords de la méditerranée, des appâts, une canne à pêche, un moulinet et un panier en osier. Se lever tôt, à 5 heure du matin, prendre un bon petit déjeuner, se préparer une tartine en plus au cas où une petite fringale surgirait en mer. Il faut s’habiller simplement et toujours penser avoir un maillot sous le pantalon, pour piquer un plongeon quand le poisson à décider de ne pas participer à la fête. Il faut tout de même être rasé et parfumé avec une eau de toilette qu’on ne connaît plus un parfum ancien. Aller jusqu’au petit port de pêche, silencieux à cet heure matinale, juste perturbé par le bruit d’une barque qui rentre d’une pêche de nuit. Monter dans le bateau et observer quand tout le monde est installé, les gestes précis de ses habitués de la pêche, celui qui libère l’ancre, celui qui se met à a barre, celui qui tourne la manivelle pour démarrer le moteur, qui s’étouffe d’être ainsi réveiller de bonheur, à une heure où on est encore au lit, il rechigne au départ, refuse de démarrer, mais n’a jamais le dernier mot. La petite barque sort du port, et doit rejoindre le lieu de pêche qui n’est pas décidé au hasard, là il y a les experts qui ont pris des repères sur la côte : la fenêtre du deuxième étage de cette maison doit être caché à trois quart par la maison qui est juste devant etc … il faut avoir de bons repères, c’est le secret d’une bonne pêche. En fonction du type de poisson à pêcher, on jette l’ancre ou bien on laisse dériver le bateau au grès du courant et du vent. On s’installe chacun à sa place, et puis les lignes de pêche commencent un ballet bien organisé, chacun choisissant un coin de la scène qui lui convient. Au départ il ne faut pas être trop bavard, puis petit à petit les langues se chauffent au rythme des prises et du soleil qui se fait de plus en plus fort, on se raconte des histoires, on se taquine, on rigole . Bref le temps passe tranquillement, il donne même l’impression qu’il oublie de tourner, d’avancer, car lui aussi apprécie les temps morts où il ne fait rien et où plus personne ne pose la question fatidique : quel heure il est, est ce que je vais avoir le temps de, je ne vais plus avoir le temps. Mettez vous quelques instants à la place du temps, c’est lourd à porter de se faire courir après, de dire qu’on en manque, qu’il passe vite sans s’arrêter, bref toutes ses idées reçues sur le temps, ici s’arrêtent n’ont plus d’importance. Alors le temps profite du temps. Une fois la pêche terminée, chacun compare sa prise avec les autres, et chacun prépare sans le dire le récit de la journée, car le soir il faut se la raconter cette histoire, pour ceux qui n’étaient pas là, pour ceux qui étaient là au cas où ils ont loupé un détail et à soi même pour être sûr d’avoir v écu cette journée en l’imprimant dans sa mémoire. Il est vrai que l’histoire du soir diffère de ce qui s’est passé le matin, car chacun a eu le temps de la rêver, de la peaufiner de l’embellir. Puis retour au port, pendant ce temps chacun range le matériel de pêche, nettoie ses poissons, rince et lave. Alors moi quand j’étais présent avec mes frères et sœurs à la pêche, on faisait un détour en s’approchant de la plage, on sautaient de la barque et nous rejoignons la plage à la nage. , pour y passer deux ou trois heures à jouer et nager. C’est une parenthèse dans la recette de poisson, j’y retourne. Une fois à la maison, on fait chauffer l’huile pour frire le poisson, une fois le poisson frit, prendre du pain libanais, et le frire également. Servir le tout bien disposé accompagné de frites (il n’y a pas que les belges une fois qui font des frites) une salade de tomates, concombre et salade romaine au citron, huile d’olive, ail et menthe fraîche pilés, de la bière Almaza (bière libanaise blonde légère), disposé tout sur la petite table qui se trouve sur le balcon. Manger, tout, ne rien laisser, se lécher les doigts et se dire que le bonheur est simple…… En fin de journée après une sieste bien méritée, aller rejoindre les amis de la pêche, et d’autre qui n’étaient pas là, se raconter sa journée, et se rappeler d’autres histoires de pêche, toutes embellies, améliorées, peu importe, le temps semble ne plus avoir de prise sur ces récits à la Pagnol, alors il s’arrête ici car personne ne lui court après…………… Maintenant beaucoup de ces gens sont partis rattrapés par le temps, qui malgré tout continue de tourner le coquin, mais ils restent dans ma mémoire, que le temps essaye d’effacer, car je n’ai personne à qui les raconter,

mardi, mai 23, 2006

Le bonheur est simple


Retour en arrière, un peu avant la guerre, un peu avant , le temps insouciant je regardais à mon tour d’autres misères, le Vietnam, le Biafra….. Je vivais dans un immeuble, une chambre pour quatre frères et sœurs, mais que du bonheur, on partageait nos jeux, nos pieux, on cachait sous nos lits des fruits qu’on mangeait en cachette la nuit, on se chamaillait, on s’engueulait mais que du bonheur. Nos conditions de vie n’étaient ni misérables ni pauvres, je les qualifie de difficiles c’est tout, mais que du bonheur, je n’en garde aucune amertume aucun regret de ces conditions, elles étaient et sont toujours mon vrai bonheur. Elles m’ont appris que le bonheur n’est pas celui qu’on croît, n’est pas celui qu’on court tous y compris moi, il est plus simple, il est dans un regard dans des mots d’amour, pourtant ce n’était pas toujours le cas. Je précise que j’avais et j’ai toujours l’amour de mes parents de ma famille malgré un père sévère, en réalité sa sévérité cachait sa peur de ne pas nous voir réussir dans la vie pour qu’on vive mieux qu’eux, aujourd’hui il pleure quand il nous voit arriver et repartir. Quand je dis que ce n’était pas les cas c’est parce que j’ai fais mes études chez les jésuites et ils savaient poser le regard négatif nécessaire sur nous pour nous montrer que nous ne sommes rien….. Moi j’ai oublié ces regards qui ne m’intéressaient pas, qui ne m’appartenaient pas, je n’ai gardé que les regards qui m’ont aimé. En fait l’idée que nous ne faisons des choses, la façon de les vivre n’est qu’une construction de l’esprit de chacun, ainsi nous ne réagissons pas de la même façon aux mêmes événements. Loin de moi l’idée de juger en bien ou en mal tel ou tel comportement, bien au contraire c’est ce qui me permet d’être tolérant. Une autre réflexion, c’est le regard de certains touristes sur ce qu’ils supposent être de la misère dans les pays dit pauvres qu’ils visitent, ils ne savent pas de quoi ils parlent et sont persuadés que leur modèle est le meilleur…….gras et riche. Je vivais à ma manière, je vivais comme beaucoup d’enfants, rien de bien différent sur le fond j’en garde du vrai bonheur.

dimanche, mai 21, 2006

Expatrié

Je suis un expatrié de la guerre, ce beau pays le Liban est happé en 1975 par un vent de folie, comme une tempête de sable qui aveugle tout et tout le monde, les hommes se tuent et s'entretuent, les massacres les horreurs la terreur.
Tout cela était incompréhensible pour moi, à 17 ans. Je ne comprenais pas comment des hommes qui me paraissaient doués d'intelligence, pouvaient en arriver là. J'ai perdu des amis de classe tués sauvagement, j'ai tenu un an dans cet enfer de larmes de sang et de folie.
En 1976 je perds en Mai un cousin de mon age que j'aimais beaucoup, j'ai perdu en trois semaines 12 Kg et toutes mes illusions sur la capacité des hommes aveugles et assoiffés de pouvoir d'arrêter cette sale guerre.

Alors j'ai décidé de partir, m'éloigner de cet enfer où l'homme n'avait plus de place, où ce qu'on appelle humanité vivait dans des bas fonds tapis dans l'ombre de la terreur et de la vengeance. Pas une famille ne fut épargnée, tous y ont laissé quelque chose.

Cette année en septembre cela fera 30 ans que je suis expatrié, pourtant je continue à aimer ce pays.

Voilà le récit de mon départ que j'ai écrit il n'y a pas longtemps :




Dans ce maudit bateau j’ai posé les pieds
Pourtant il était ma délivrance,
De toutes mes incompréhensions,
De toutes mes souffrances,

J’ai choisi de laisser derrière moi

La haine et la bêtise humaine,
J’ai choisi sans choisir

Juste pressé de fuir,

L’abjecte, et ce que l’homme
Montre qu’il a, de pire.

Je monte dans ce bateau,

Sans avoir dit adieu,

Le bateau s’éloigne et
quitte le rivage,

Bientôt les lumières de la côte se font moins denses,

Et entament leur dernière danse,
Je m’approche de la balustrade

Je regarde mon enfance me quitter
Mon histoire s’effacer,

Pendant que s’estompe le bruit des armes,

Sur mes joues coulent les larmes,
Elles tombent dans la mer
Qui n’en a que faire,

Quelques gouttes de plus,

Ne changeront rien à son goût salé

Ne changeront rien à ce moment amer
Se noient dans son immensité

Perdus à jamais.

Alors quand mes larmes se sont taries

Quand je n’en trouvais plus

Fatigué, épuisé je n’étais même pas soulagé,

Les heures ont passé

J’ai vu le jour se lever

J’arrivais devant ma nouvelle destinée.

Tentation




L'aventure du Blog a commencé le jour où j'y ai fais des connaissances, où j'y ai rencontré des amis.
Cet univers qui me paraissait froid et "hostile" virtuel sans âme, m'a permis au contraire de m'exprimer, d'écrire d'échanger, de publier des photos....
Pourquoi le Byblos, tout simplement parce que je suis né dans cette ville du Liban au bord de la Méditerranée, cette ville de 7000ans d'histoire, qui coule dans mes veines,
Je partagerai avec vous mon amour du Liban et de façon modeste mes écrits et mes photos.