samedi, mai 26, 2007

Mauvaise herbe


Mauvaise herbe mauvaise herbe,
Tu me regardes et tu me nargues
Aujourd’hui c’est décidé
Je te désherbe,
Tu m’agaces tu me tortures,
Tu envahies mon jardin
Jusqu’à la clôture,
Tu squats même les murs
Tu obsèdes mes pensées
Tu étouffes mes jolies pensées

D’une voix douce et cruelle,
D’une voix qui gronde en elle,

Attends un peu avant d’en finir,
Avec moi, me dit-elle
Dans un soupire,
Ne te fie pas aux apparences,
Ne te fie pas aux appartenances,

Tu as de la chance, aujourd’hui
C’est mon jour de bonté, lui dis-je
Sur un ton de prince ou d’émir.

Je me suis penché, avant de l’arracher,
De près je l’ai observé, et regardé
C’était la beauté incarnée,
D’une finesse, d’une richesse,
Que je n’avais jamais soupçonné,

Combien de plantes, combien de fleurs,
Dans nos croyances pauvres et aveugles
Avons-nous arraché, et piétiné,
Traité comme la pire des espèces,
Sans jamais regarder leurs richesses,

Ouvrez les yeux, car parfois
Derrière l’insignifiant
Se cache un cœur de grand.